Intelligence économique ou espionnage économique ?

Ce qui distincte l‘intelligence économique de l'espionnage économique, c’est que l'intelligence économique n'utilise que des moyens légaux.
En effet l'intelligence économique est l'ensemble des moyens et des techniques mises en œuvre par une entreprise, par une personne publique ou un simple individu pour obtenir, par des moyens légaux, des informations tant sur des concurrents ets ur l'environnement de l'entreprise, que sur les informations diffusées à son propos ainsi que sur ses faiblesses.
Les informations recherchés sont celles dont ont besoin les différents responsables aux différents niveaux de décision de la structure.
Cela leurs permet afin de pouvoir analyser, élaborer et mettre en œuvre, de façon homogène et cohérente et en toute connaissance de cause, les moyens, les stratégies et les tactiques nécessaires pour atteinte les grands objectifs stratégiques définis par l'entreprise avec, pour but essentiel, l’amélioration de sa position et son positionnement dans son environnement concurrentiel.

Moralité et légalité ...

Ainsi l’intelligence économique utilise des moyens légaux pour accéder à l’information, mieux la gérer et la protéger. La limite avec l’espionnage économique est parfois difficile à cerner et que dire si l’on parle morale !
C'est ainsi que, par exemple, écouter dans un avion les conversations de ses concurrents n’est en rien illégal, mais il est totalement immoral de choisir volontairement de prendre cet avion pour surprendre leurs échanges, bien que cela reste légal ...
Alors que vous soyez dans un train, dans un avion, au restaurant, ou tout autre lieu public, n’oubliez jamais qu’il n’y a pas que les murs qui ont des oreilles ...

Une petite histoire véridique ...
Il y a quelques années, le dirigeant d’un grand groupe pharmaceutique invita sa femme au restaurant sans faire attention à quoi que ce soit, il faut dire que l’on est dans un 'grand restaurant' et donc entouré de 'gens biens' ...
Pour entretenir la conversation, il lui parle d’un médicament que le laboratoire compte mettre très prochainement sur le marché.
Manque de chance, juste derrière lui se trouve son concurrent direct qui, dès le lendemain convoque ses équipes commerciales afin que celles-ci, sur le terrain, fassent de la désinformation auprès des professionnels de la santé avec pour objectif de gagner du temps et de neutraliser le nouveau produit du concurrent, se laissant ainsi le temps de mettre au point leur propre offre ...

Les rois de l’intelligence économique

Quittons maintenant le domaine de la chance et des simples opportunités pour rentrer dans celui de la récolte structurée des informations.
Les grands spécialistes de la collecte d'informations sont, principalement, les Etats américains, japonais et chinois.
En effet, depuis de nombreuses années, différents services de ces états sont chargés de trouver et de collecter de nombreuses informations que ce soit région par région ou activité par activité et de les partager avec leurs entreprises qui, elles mêmes ont également de très bons services d'IE, voire d'espionnage.
Le principal problème en la matière, pour un grand nombre d'européens, repose sur nos relations culturelles à l'information assez 'idéologiques'.
Dans les pays asiatiques par exemple, cette dernière est partagée et donc enrichie par l'ensemble du groupe alors qu'en europe elle est encore trop souvent perçue comme un enjeu de pouvoir et donc la partager est loin d’être un réflexe.

L’intelligence économique à la portée de tous

Pour les entreprises, quels que soient leurs moyens financiers, la base d’un bon usage de l’intelligence économique est d’avoir une approche structurée autour de la connaissance métier.
C'est entre autres pour cela que les grands groupes, bien qu'ayant des moyens financiers très importants, n’ont pas forcement de meilleurs résultats qu'une simple PME-PMI.
En effet, dans les moyennes et petites entreprises, les dirigeants et les cadres ont, en général, une très bonne connaissance de leurs métiers et de leurs environnements, de ce fait, en faisant juste appel à un peu de bon sens et à de la logique, ils peuvent trouver de nombreuses informations et, surtout, ils savent ne retenir que celles qui sont pertinentes.
C'est aussi pour cela qu'il faut que les entreprises apprennent à se regrouper dans le cadre de cette recherche d'information.
Les réseaux humains, qu’ils soient, par exemple, professionnels ou sectoriels, restent les meilleurs moyens de démultiplier la collecte d'information pour un coût minimum tout en rationalisant le temps passé car, du fait du faible nombre d'intervenants, la communication et les échanges internes sont aisés et les temps de réaction très courts.

D’ou vient l’information ?
N'oubliez pas que vos concurrents peuvent propager des informations négatives ou inexactes sur votre entreprise, ses produits et services.
Qu'elles soient calomnieuses ou fausses, financières ou stratégiques, le seul et unique but de ces opérations est de vous faire perdre des marchés soit en vous discréditant, soit en vous faisant passer pour des gens non professionnels, voire incompétents ...
Enfin, que ce soit à travers son site Internet, ses communiqués de presse, ses interviews, ses plaquettes commerciales, ses lettres et autres journaux diffusées en interne comme en externe, par ce qui est dit et présenté sur les salons et autres lieux de rencontre avec les clients et partenaires, votre entreprise diffuse également beaucoup d'informations.

Partager des informations, oui mais lesquelles ?

Au même titre que la surveillance de son concurrent direct ne peut être réalisée qu'en interne car la cible étant précise et parfaitement définie, le partage inter-entreprises de la recherche de certaines informations ne peut se faire que dans le cadre d'intérêts communs.
Les terrains de recherche d'informations en commun peuvent concerner l'innovation, le développement international, les entreprises étrangères concurrentes ainsi que les créations d'entreprises concurrentes.
Toutefois on ne peut pas négliger d'intégrer dans la recherche commune tout ce que l'on pourra trouver concernant la protection de ses propres informations, les différentes désinformations dont on est victime, les indiscrétions disponibles et également les intrusions et attaques dont on a pu faire l'objet.
Bien sur tout cela a un coût et nécessite d’y passer du temps mais, la bonne question à se poser est de savoir combien peut coûter, à posteriori, le fait de ne pas avoir eu recourt à une veille de type intelligence économique.

Etre maître chez soi !

Mais savez-vous que vous pouver utiliser l'intelligence économique pour gérer, de façon positive, l'image globale de votre entreprise, de la qualité de vos salariés, la pertinence de vos produits, ...
Mêm si vous vous parez de toute attaque extérieure, vous ne devez jamais oublier que ce sont les hommes de l'entreprise qui, sans toujours s’en rendre compte et de façon non contrôlée, diffusent certaines informations confidentielles ou erronées sur l’entreprise et son environnement.
Ces maladresses humaines peuvent vite peser très lourd, c'est pour cette raison, qu'il apparaît nécessaire que vous mettiez en place, en interne, une solution d'accompagnement afin de sensibiliser tous les salariés et en faire une véritable culture d'entreprise.
Enfin, n'oubliez jamais qu'une information publiée sur Internet, que ce soit sur un site ou dans le cadre d'une lettre d’information, y est souvent bien moins contrôlée par les différents services de l'entreprise que le contenu d'une plaquette commerciale, alors que celle-ci est accessible à un nombre bien inférieur de personnes ...

Devenir paranoïaque !
Ce n’est pas parce que vous fermez à clé votre voiture que, pendant toute la journée, vous allez craindre qu’elle soit volée.
C’est pareil pour l’entreprise, en effet, le meilleur moyen de se protéger est, au moins, d'avoir conscience des risques auxquels on est exposée et cela, ce n’est pas être paranoïaque, c’est être réaliste.
Il suffit d'être vigilant et surtout de faire partager à vos salariés ce mode de pensée afin que, à terme, cela fasse partie de leur 'réflexe professionnel'.

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